Achèvement des chantiers de l’UIDT/Enseignants, étudiants et personnels administratifs déterrent la hache de guerre

L’Université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT) a connu un mouvement de grève mené par l’intersyndicale, les personnels administratifs, techniques et de service, les amicales des étudiants, qui réclamaient l’achèvement des chantiers ouverts depuis 2015. De vives tractations et des promesses avaient permis de décanter la situation, avec la suspension du mouvement.

Il y a eu ensuite une relance des chantiers, les marchés ayant été retirés aux aux entreprises défaillantes et attribués à d’autres. Mais aujourd’hui, note avec amertume l’Intersyndicale (SAES, SUDES, STESU, SATUC), la Conférence des Présidents des Amicales d’étudiants et le personnel Administratif et Technique, visiblement les promesses n’ont pas été tenues. Et depuis 2007, l’Université de Thiès n’existe que de nom, alors qu’elle accueille le plus d’étudiants après l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).

C’est pourquoi, après plusieurs alertes, ils ont déterré la hache de guerre hier en décrétant une grève de 48 heures, pour exiger l’accélération de ces travaux des chantiers. Dans une déclaration rendue publique la veille pour attirer l’attention des autorités et de l’opinion publique, l’intersyndicale, les personnels administratifs, techniques et de service, les amicales d’étudiants, avaient tiré la sonnette d’alarme. « Un mois de suspension de notre plan d’action, nous sommes au regret de constater que les engagements pris, n’ont pas été respectés. Pire de nouvelles propositions d’occupation des locaux en l’état nous sont faites, alors que le cahier des charges, qui a permis d’attribuer ce marché de construction est loin d’être satisfait », lisait-on dans ledit communiqué. Après avoir mis leur menace à exécution, les étudiants parlent d’ailleurs de «sabotage» et indexent la responsabilité de l’Etat en cas d’année blanche. Ainsi, après un bref temps d’accalmie suite à des négociations et des promesses fermes de reprendre, d’achever et de livrer les chantiers dans les meilleurs délais, l’espace universitaire de Thiès a renoué avec le mouvement d’humeur. Par la voix de leur porte-parole, les grévistes se braquent et déclarent, «à la suite de la récente forte mobilisation de la communauté, nous avions reçu, de la part des autorités, des engagements fermes pour la reprise et la livraison des chantiers dans les meilleurs délais. Après un mois de suspension de notre plan d’actions, nous sommes au regret de constater que les engagements pris n’ont pas été respectés. Pire, de nouvelles propositions d’occupation des locaux en l’état nous sont faites, alors que le cahier des charges, qui a permis d’attribuer ce marché de construction, est loin d’être satisfait ».

Dr Mamadou Tandiang, secrétaire général du Saes au campus de l’université de Thiès ajoute, « les étudiants nous parviennent des quatre coins du Sénégal, ils sont là et vivent dans des conditions déplorables par rapport à la vie sociale. Aussi sur le plan pédagogique, on a du mal à organiser les cours. Il y a des étudiants qui sont la depuis deux mois mais peinent à démarrer les enseignements. On a en assez de cette solution de colmatage, on ne plus fonctionner comme ca, il faut des actions concrètes ».

Pour la communauté universitaire de Thiès, l’UIDT manque de tout, pour la simple raison qu’elle est oubliée volontairement dans le programme de construction d’infrastructures universitaires. Et c’est pourquoi aujourd’hui, ses locaux sont éparpillés un peu partout dans la ville, avec environ une vingtaine de bâtiments en location, ce qui coûte à l’Etat et au Rectorat plus d’une centaine de millions de FCFA par an. Cela veut dire en substance que prés des 40% du budget de l’université vont dans les payements d’immeubles ».

Mbaye SAMB (L’AS)