Progression vertigineuse de la maladie du coronavirus à Thiès, dans l’indifférence générale

Le cas de Thiès, qui est le deuxième épicentre de la maladie du coronavirus après Dakar, doit inquiéter plus d’un. En effet la maladie progresse à pas de géant et l’illustration en est donnée ces trois derniers jours, avec 12 cas communautaires enregistrés et 3 décès liés à la COVID-19. Et ce qui est plus inquiétant encore, ces chiffres sont enregistrés dans l’indifférence totale et dans un contexte de préparation de la fête de la tabaski, qui peut être une source de contamination à grande échelle. Les points de vente des moutons grouillent de monde surtout l’après-midi et les gens se comportent comme si de rien n’était.

C’est aujourd’hui un truisme de dire qu’il y a un relâchement total dans le respect des gestes barrières. Le constat peut se faire à l’œil nu et au niveau de tous les lieux de rassemblement où l’euphorie des préparatifs de la fête du mouton a emporté les dernières poches de résistance contre la maladie, à travers le respect des mesures édictées par les professionnels de la santé. Dans les marchés, les grands places, les points de vente de moutons, au niveau des terrains vagues et de sport, chacun mène ses activités comme à l’accoutumée, ce qui laisse apparaître clairement qu’il ne prend plus au sérieux la maladie.

Les pères de famille sont de plain-pied dans la recherche du mouton sans tenir compte du risque de rencontrer malencontreusement le virus, les tailleurs et leurs clients s’entassent dans les ateliers sans aucun souci par rapport à cette crise sanitaire, qui constitue pourtant un redoutable danger. Le transport urbain a repris son rythme d’antan, sans aucune mesure de prévention. Les rares personnes qui détiennent des masques, les ont dans les bras ou accrochés au menton et en général, c’est pour éviter d’être interpellées par la police.

D’ailleurs les contrôles de police ne sont plus ce qu’ils étaient au début, là aussi le relâchement est manifeste. Cette situation favorable à la circulation du virus s’est créée avec la levée de l’état d’urgence et du couvre-feu, que certains assimilent visiblement à la fin de l’épidémie. L’administration semble également avoir démissionné car depuis la levée des mesures, les comités de gestion des épidémies sont de plus en plus discrets. C’est dire qu’au vu de la trajectoire actuelle, la COVID-19 a encore de beaux jours devant elle à Thiès où la menace est plus que jamais réelle. Ce mercredi 22 juillet 2020, la région a enregistré 26 nouvelles contaminations dont 18 cas contacts suivis et 8 cas issus de la transmission communautaire. Par rapport à la prise en charge, 14 patients ont été déclarés guéris.

A ce jour, la région de Thiès totalise 907 cas positifs dont 394 guéris, 28 décédés, 1 évacué à l’étranger, 78 cas importés au niveau de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), transférés à Dakar et 406 patients sous traitement dans les centres dédiés au niveau de la région. Dans le département de Thiès, la maladie est aussi dans une pente ascendante au niveau du district sanitaire de Khombole.

A la date du vendredi 17 juillet, le district a enregistré 54 cas positifs dont 18 guéris, 19 malades suivis à domicile. Il s’y ajoute 03 malades pris en charge au centre de traitement du Centre Hospitalier Régional El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès et 08 à la base militaire de Thiès. Le district a par ailleurs enregistré 6 décès liés à la COVID-19. Les cas positifs sont répartis entre Ngoundiane 24 cas positifs, Khombole 18, Touba Toul 4, Thiénaba 3, Ndiéyène sirakh 1
Mbaye SAMB L’AS