PRESSE LOCALE/IPAJ.
Sortie de la première promotion de techniciens des médias, en attendant celle des journalistes, saluons l’expérience hardie du journaliste Mamadou Lô Ndiéguéne. Par Cheikh Fall Journaliste.
L’Institut panafricain de journalisme (IPAJ a livré sa première promotion de techniciens des médias, à travers une cérémonie empreinte d’émotion et de solennité. Des retrouvailles ont été aussi notées. L’image fut forte et tangible. Sortir les techniciens et journalistes de médias locaux du gouffre de l’oubliette,, il fallait le réussir. Bravo à l’association de la presse locale (APL) dirigée par l’infatigable Khady Youm, mais aussi et surtout à l’audace de son fondateur Mamadou Lô Ndiéguène, journaliste émérite, thiessois de souche et d’âme.
La sortie de ces techniciens des médias, en attendant le baptême qui consacre celle des journalistes en cours de formation, m’offre une belle occasion de lever un petit coin du voile, sur le vrai visage professionnel du patron de l’IPAJ. C’est le devoir qui me l’impose, car nous avons partagé la grande RTS. En outillant la presse locale à travers son institut, Mamadou Lô Ndiėguėne restitue å ces journalistes et techniciens de la communication leur dû. Ils ont ce droit å la formation, au renforcement de leurs capacités et à l’imprégnation des (NTIC), comme tout autre acteur des médias, qui évolue dans la capitale dans l’hexagone ou ailleurs.
La presse locale, qualifiée injustement ou à tort, abat le même travail. C’est le même principe, c’est la même route, c’est le même schéma. Ce métier, s’exerce sur la base de collecte, de traitement et de diffusion de l’information. Y’a pas d’autres chemins. On collecte, on traite avant de diffuser. Les professeurs et autres enseignants habilités, ne cessent d’insister sur ce triptyque. Souvent, c’est dans la pratique qu’il y’a débat et confusion des rôles.
C’est à ce niveau, qu’il faut trouver toute la pertinence de la création de l’IPAJ, au cœur de la cité du rail. Une décentralisation des instituts de formation, qui s’imposait assurément. Mamadou Lô Ndiéguéne a donc percé le mur du complexe et en baroudeur, il s’est engouffré dans des prairies qui peuvent êtres parsemées d’embûches et de rocailles. Mais je prétends connaître la personne et son personnage de caractère et de rigueur. Il surmontera tout obstacle qui se dressera sur son chemin. Parce que le natif de Thiès et du saint quartier Keur Mame Elhadji Ndiéguène, est une référence dans le métier. C’est un professionnel dans l’âme.
Journaliste, Mamadou Lo Ndiėguėne a exercé le métier qu’il a appris, dans la grande maison de la radiotélévision sénégalaise. A la RTS, il a gravi tous les échelons jusqu’à son départ à la retraite. Du classique de reporter puis présentateur d’abord à radio Sénégal, il a atterri à la télévision nationale pour y être plus tard une vedette qui accroche tous les soirs du journal télévisé. Grand présentateur, il est devenu plus tard, le chef de la prestigieuse rédaction du journal télévisé. Un poste stratégique car le journal télévisé, est bien par la force des choses, la ruée de toutes et de tous. Il attire et focalise toutes les attentions, jusqu’aux plus hautes autorités du pays.
Mamadou Lô Ndiéguéne a géré le poste avec rigueur, les journalistes avec fermeté. Ce poste était et reste celui de toutes les convoitises. Il l’a quitté pour devenir le Directeur des Ressources Humaines (DRH) de la RTS. Quelle ascension méritée. Certes, nous collaborions aussi bien au journal parlé de radio Sénégal qu’au journal télévisé, mais Ndieguène l’a méritée. La DRH m’avait révélé des talents de manager jamais soupçonnés. Il a mis sa sociabilité au service du personnel des plus complexes. Il a géré avec un humanisme qui lui est propre, des absences non ‘’justifiées’’, il a recruté de jeunes journalistes fraichement sortis de l’école. Bref, Mamadou Lô Ndiéguéne a servi avec le devoir, sans montrer, ni faire valoir son appartenance à une grande famille religieuse respectée de tous.
Issu de la ligne de Mame Barro ndiéguène, il est marabout de sang et de descendance. Mais il a toujours su faire la part des choses. C’est cet homme de valeur, qui a ouvert à Thiès l’institut panafricain de journalisme. (IPAJ). Il vient de mettre sur le marché du travail, des techniciens des médias, en attendant la prochaine sortie d’un lot de journalistes.
C’est une prouesse à saluer. Souvent sous-estimés pare ce qu’évoluant en zone péri urbaine ou rurale, désormais ces techniciens des médias requinqués, ne seront plus confinés. Outillés et munis de leurs pare chemins, ils seront beaucoup plus compétitifs, pour ne plus jouer les seconds rôles. Ils méritent plus et mieux car ils aliment à longueur de journée les rédactions centrales.
Nous osons espérer que les autorités compétentes, ainsi que les bonnes volontés, continueront d’accompagner cette belle initiative du fondateur de l’IPAJ. Certes, il a le courage toujours en bandoulière, mais force est de reconnaître que c’est loin de suffire. Quant à l’association de la presse locale, elle doit continuer cette action de renforcement des capacités de ses membres, avec le soutien de ses partenaires. Ce métier, qui a pour fondement de relater les faits, rien que les faits et de s’en tenir aux faits. Le reste relève de l’art, et c’est å ce niveau que les formateurs devront toujours veiller, et jouir de toute leur pédagogie, pour la postérité de ce noble métier.
Bon vent jeunes techniciens des médias et vite la voie de l’insertion. Un autre combat à gagner.
Ancien chef de département (RTS)