Zéro cas de COVID-19 à Thiès et Touba depuis 10 jours, une lueur d’espoir dans un ciel d’interrogations

Depuis quelques jours, l’épicentre de la maladie du coronavirus au Sénégal, s’est déplacé de Touba à Dakar. Entre temps, le cas de Thiès a également été au cœur des préoccupations des autorités médicales, pour la simple raison que la maladie est apparue dans la cité du rail, avec trois cas communautaires. Mais depuis quelques jours, Touba et Thiès n’ont enregistré aucun cas positif au COVID-19, ce qui constitue une lueur d’espoir, mais dans un ciel d’interrogations.

En effet, le monstre invisible qu’est le COVID-19, qui a fortement bouleversé les fondements du système sanitaire, économique et social est toujours là et encore très loin d’être vaincu. Comme en atteste le cas de Louga avec ses cas communautaires, mais aussi de la région de Dakar. D’où la nécessité de redoubler de vigilance, de corser les mesures de prévention, surtout à travers la restriction davantage de la liberté de mouvement.

De ce point de vue, toutes les circonscriptions administratives du pays se devraient de s’inspirer de l’exemple de la région de Tambacounda. En tout cas, celle de Thiès semble s’inscrire dans cette dynamique en annonçant des mesures allant dans le sens de « barricader » la région, pour fermer ses portes à cette tragédie sanitaire. Mais force est de constater qu’à l’heure actuelle, le destin du pays est entre les mains de la communauté, les cas importés ayant été presque éliminés. C’est là où les Sénégalais devront faire davantage preuve de discipline, en créant individuellement les conditions d’accélération de la cadence de la prévention, avec la promotion effective des normes, comme le respect de la distanciation sociale. En tout cas c’est connu, même si le lavage des mains semble être bien suivi, les sénégalais continuent d’avoir d’énormes difficultés pour respecter cette distanciation sociale, qui est pourtant un facteur déterminant de propagation.

C’est ainsi qu’ils continuent de se retrouver autour du thé sans aucune précaution, de se déplacer à bord de motos taxis, de fréquenter les grands-places, etc. Avec le couvre-feu, c’est comme si les contacts évités la nuit, se créent dès le lever du jour. C’est dire qu’avec la donne actuelle, l’heure n’est pas à la démobilisation, mais à une meilleure prise de conscience, avec un accent particulier sur le respect de la distanciation sociale, qui pose vraiment problème. Il reste ainsi du chemin à parcourir, le chemin le plus déterminant, car il s’agit maintenant de vaincre définitivement la maladie ou de créer les conditions de mettre en péril l’avenir de tout un pays. Il faut agir avant qu’il ne soit trop tard, car le pays a déjà une avance sur le virus.

En effet les Etats-Unis, avec sa puissance économique et ses moyens se sont retrouvés, selon les derniers statistiques, avec 455.243 cas dont 16.191 décès alors que le virus est apparue presque au moment dans ce pays qu’au Sénégal. Plus près de nous, la Guinée a enregistré son premier cas le 12 mars mais hier, elle a enregistré 30 nouveaux cas confirmés, ce qui a fait passer le nombre de contaminations à 194 pour 11 guérisons.

Le Sénégal a également réalisé des prouesses dans la gestion des malades, avec le meilleur taux de guérison dans l’espace de la Communauté Economiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En effet depuis le 2 mars, le Sénégal compte 250 cas déclarés positifs au COVID-19, dont 123 guéris, soit un taux de réussite de 49,2%, compte non tenu donc des 124 patients encore sous traitement. Aujourd’hui, il n y a pas de secret, la seule voie de salut, c’est le respect strict des normes de prévention édictées par l’Etat du Sénégal et par les professionnels de la santé et chacun doit être son propre gendarme, pour enfin se libérer demain de cette hantise qui perdure, mais aussi libérer les autres et le pays
Mbaye SAMB (l’AS)