Entre Pékin et Washington : le Sénégal au cœur du nouveau jeu d’influences africain (Lamine Aysa Fall)
Entre Pékin et Washington : le Sénégal au cœur du nouveau jeu d’influences africain
« Le jour où l’Afrique prendra conscience de sa force, elle changera le monde. » (Thomas Sankara)
Le Sénégal, pays situé à l’ouest de l’Afrique, bénéficie d’une position géostratégique de premier plan grâce à son ouverture sur l’Océan Atlantique. Cette situation privilégiée lui permet de jouer un rôle d’interface dans les échanges entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques. Indépendant depuis 1960, notre pays est souvent cité en exemple pour sa stabilité politique relative en Afrique, ce qui constitue un atout majeur pour attirer les investissements étrangers et renforcer son influence régionale.
Quelques jours seulement après la visite historique du Premier ministre Ousmane Sonko en Chine, une nouvelle séquence diplomatique d’envergure s’ouvre pour le Sénégal : le président Bassirou Diomaye Faye est reçu à la Maison Blanche par Donald Trump, en compagnie de quatre autres chefs d’État africains. Cette double actualité, bien que distincte dans la forme, est révélatrice d’une mutation profonde : l’Afrique, et particulièrement le Sénégal, n’est plus un simple objet de convoitise géopolitique, mais un acteur qui impose désormais sa présence, sa voix et ses choix.
Si la Chine, avec méthode et constance, a conquis du terrain en Afrique, l’Amérique de Donald Trump semble vouloir réaffirmer son influence par des gestes symboliques forts. L’invitation de Bassirou Diomaye Faye, accompagnée de propos particulièrement élogieux, n’est pas anodine. Elle traduit à la fois un respect sincère pour un président sobre, jeune et souverainiste, et une manœuvre stratégique dans la guerre d’influence que se livrent les grandes puissances sur le continent. Dans ce contexte, la diplomatie sénégalaise s’illustre comme l’avant-garde d’une Afrique nouvelle : consciente de sa valeur, maîtresse de ses partenariats, et actrice de sa destinée.
Nous analyserons d’abord comment cette invitation s’inscrit dans une rivalité stratégique entre puissances, puis nous mettrons en lumière la stature internationale désormais reconnue de Diomaye Faye, avant d’évaluer comment cette nouvelle dynamique diplomatique peut servir de levier pour une Afrique actrice de son destin.
Lorsque les États-Unis de Donald Trump invitent cinq chefs d’État africains à la Maison Blanche, juste après la visite remarquée d’Ousmane Sonko en Chine, il serait naïf d’y voir une simple coïncidence diplomatique. Cette séquence traduit en réalité une manœuvre stratégique dans la guerre d’influence que se livrent les grandes puissances sur le continent africain. L’Afrique n’est plus en marge de la géopolitique mondiale : elle en est devenue l’un des terrains décisifs. Et au cœur de ce terrain, le Sénégal de Bassirou Diomaye Faye et d’Ousmane Sonko incarne désormais une souveraineté africaine affirmée, respectée, et courtisée.
La Chine a, depuis plusieurs années, méthodiquement bâti un partenariat global avec l’Afrique, fondé sur l’investissement, les infrastructures, la technologie et un discours de coopération sud-sud. La visite du Premier ministre Sonko à Pékin a été un coup diplomatique majeur : accueil solennel par le Président Xi Jinping, signature d’accords structurants, et reconnaissance du Sénégal comme un partenaire fiable et stratégique. Ce succès a agi comme un électrochoc à Washington.
C’est dans ce contexte que Donald Trump, jamais indifférent aux enjeux de puissance, décide de riposter par l’outil qu’il maîtrise le mieux : la communication politique. En conviant Bassirou Diomaye Faye, il envoie un double message. D’abord à l’Afrique : les États-Unis sont toujours dans le jeu, prêts à coopérer avec des dirigeants nouveaux, populaires et crédibles. Ensuite à la Chine : l’Afrique ne vous appartient pas, et le Sénégal, malgré ses liens avec Pékin, reste ouvert à d’autres équilibres.
En réalité, cette invitation dépasse les calculs immédiats. Elle reconnaît en Diomaye Faye un nouveau type de leader africain : jeune, sobre, non-aligné, porteur d’une vision souverainiste et panafricaniste. Un chef d’État qui ne vient ni tendre la main, ni signer des contrats précipités, mais dialoguer d’égal à égal. Et cela, dans la diplomatie des grandes puissances, vaut souvent bien plus que des milliards d’investissements.
Par ailleurs, l’accueil réservé au Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye à la Maison Blanche n’est pas un simple geste protocolaire : c’est une reconnaissance explicite de son leadership, à la fois par son contenu, son symbolisme et les mots forts employés par Donald Trump à son égard. En saluant un « dirigeant intègre, crédible et respecté dans le monde », le Président américain, connu pour sa parole rare et sélective, valide ce que beaucoup d’Africains savaient déjà : le Sénégal inaugure une ère nouvelle, celle de la sobriété, de la dignité et de la vision.
Mais cette visite a aussi été l’occasion pour Diomaye de passer à l’offensive sur le terrain du concret. En marge de l’entretien officiel, le président sénégalais aurait personnellement soumis à Trump une idée audacieuse et hautement stratégique : la co-construction d’un parcours mondial de golf sur le littoral sénégalais, à seulement six heures de Washington et de la plupart des grandes capitales européennes. Plus qu’un projet touristique, il s’agirait d’un symbole fort d’attractivité territoriale, de coopération économique et de rayonnement international pour le Sénégal.
Connaissant la passion de Trump pour les golfs d’élite et sa vision économique fondée sur des projets visibles, l’initiative n’est pas anodine. Elle prouve que le Président Diomaye ne se contente pas d’un capital diplomatique symbolique : il cherche à le transformer en partenariats concrets, avec des retombées en termes d’emploi, d’image et d’ouverture du territoire. C’est aussi une manière habile d’ancrer le Sénégal dans une géographie mondiale des loisirs et des investissements de haut standing, sans renoncer à sa souveraineté ni à son modèle.
Ce respect, Diomaye ne l’a pas obtenu en se soumettant aux codes occidentaux, mais en restant fidèle à ses engagements. Son attachement aux valeurs de souveraineté, de transparence et de justice résonne dans un monde en quête de repères. Et son duo avec Ousmane Sonko donne à cette présidence un socle idéologique et organisationnel solide, loin des gouvernances de façade.
Cette reconnaissance américaine, aussi stratégique soit-elle, témoigne d’une vérité plus profonde : un nouveau paradigme est en marche. Le Sénégal n’est plus simplement un « bon élève » de la coopération internationale ; il devient une référence, un point d’équilibre, un modèle possible d’une Afrique debout. Et cela, même dans la bouche d’un Donald Trump pourtant peu épris de diplomatie classique, prend la valeur d’un aveu géopolitique : le monde doit désormais compter avec Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
En vérité, cette visite chez l’oncle Sam reste une opportunité pour redéfinir la place de l’Afrique dans les relations internationales. En effet, la rencontre entre le Président Bassirou Diomaye Faye et Donald Trump dépasse le simple cadre protocolaire d’une visite d’État. Elle représente une ouverture décisive pour repenser les rapports entre l’Afrique et les grandes puissances, dans un monde en pleine reconfiguration géopolitique. Là où l’Afrique a longtemps été reléguée au rang de terrain d’influence, voire d’instrumentalisation par les blocs occidentaux ou orientaux, le Sénégal offre une nouvelle voie : celle d’un continent qui parle en son nom propre, choisit ses alliances, et refuse les diktats.
En soumettant à Donald Trump l’idée d’un parcours mondial de golf sur le littoral sénégalais, Diomaye ne se contente pas de marquer des points diplomatiques. Il projette le Sénégal dans une logique d’attractivité mondiale, en s’appuyant sur sa position géographique stratégique : à six heures de vol de Washington comme de l’Europe, avec un climat stable, une façade atlantique de rêve, et un environnement sécuritaire propice à l’accueil d’une clientèle haut de gamme. Ce projet est plus qu’un geste économique : c’est une déclaration d’intention géopolitique. Le Sénégal ne veut pas seulement être fréquenté pour ses ressources ou ses ONG ; il veut devenir une destination de prestige, une plateforme d’échanges, un carrefour des nouvelles routes du tourisme et de l’investissement.
Cette posture renforce l’idée d’un non-alignement actif : ne plus être un pion, mais un joueur à part entière. En dialoguant avec la Chine pour ses infrastructures, et avec les États-Unis pour des projets d’image à forte valeur ajoutée, le Sénégal construit une diplomatie à deux jambes : l’une tournée vers les besoins structurels, l’autre vers le rayonnement et l’influence. Ce renversement paradigmatique peut inspirer l’ensemble du continent.
À travers cette vision, le président sénégalais rappelle que la souveraineté ne se limite pas à la rupture, mais se prouve aussi par la capacité à négocier, attirer et rayonner.
La visite du président Bassirou Diomaye Faye à la Maison Blanche, dans un contexte marqué par les tensions d’influence entre les États-Unis et la Chine, symbolise une rupture majeure dans l’histoire diplomatique du Sénégal et, au-delà, celle de l’Afrique contemporaine. Le Sénégal, sous l’impulsion du tandem Diomaye–Sonko, ne subit plus les grandes puissances : il les convoque à la table du dialogue, sans soumission ni arrogance. Cette posture de dignité et de lucidité replace notre pays au cœur du jeu géopolitique mondial, non pas comme un objet de convoitise, mais comme un acteur de proposition, de médiation et de souveraineté assumée.
Il ne s’agit plus pour l’Afrique de choisir entre Pékin et Washington, mais d’imposer une troisième voie : celle de la fierté, de la cohérence et du développement endogène. Cette diplomatie de rupture, portée par un leadership jeune, intègre et résolu, est porteuse d’espoir pour tout un continent en quête de renaissance.
Comme le disait Sankara, « l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas qu’on s’apitoie sur son sort ». Aujourd’hui, le Sénégal n’est plus cet esclave docile. Il est debout, libre, regardant le monde dans les yeux. Et cela, personne ne pourra l’ignorer désormais.
Lamine Aysa FAll NDIAYE
Président ARCHE/ Yoon Wi
Web : lamineaysa.com