Babacar Diallo DG Barna Cayar: « 60 emplois directs, 300 indirects, pour transformer les déchets de poisson en farine, pour aliments de bétail”

Au-delà des opportunités économiques en terme de fiscalité pour la collectivité territoriale et d’emplois pour les populations, le défunt député Maire de Cayar Ndiassé Kâ portait dans son cœur le projet d’implantation de l’usine Barna Sénégal. Les fruits de l’espoir commencent à tomber car selon Babacar Diallo Directeur Général Barna Sénégal, l’exploitation de l’usine a déjà offert 60 emplois directs avec contrats en bonne et due forme, pour des jeunes de la localité, 300 emplois indirects, pour transformer les déchets de poisson en aliments de volaille et de bétail.

Concernant l’étude d’impact environnemental et social, il souligne qu’il y a eu l’étape de la validation des Termes de référence (TDR) sur le site du projet par les services de l’Environnement avec la participation de la DITP, l’étape de la réunion du Comité technique à Thiès le 12 février 2018, réunissant tous les services techniques compétents de l’État y compris les autorités administratives et locales et l’étape de l’audience publique à Kayar le 14 mars 2018, au niveau du service des pêches, dans une salle pleine à craquer, au point de recourir à des chaises installées dans les couloirs.

C’est à l’issue de ce processus que le projet a été approuvé et le certificat de conformité environnemental a été décerné ensuite par le Ministère de l’Environnement. Sur La base des orientations données par l’APIX, une demande d’autorisation de construire a été introduite au niveau du service régional de l’Urbanisme de Thiès. D’ailleurs une décision d’arrêt des travaux avait été prononcée par le Ministre des Pêches d’alors Oumar Guèye, mais dès qu’il a reçu les bonnes informations et sur la base des papiers administratifs que je lui avais présentés lors d’une audience, il a aussitôt levé la mesure de suspension par lettre en date du 1er février 2019 adressée au Gouverneur de la région de Thiès car disait-il, « toutes les craintes sont levées ».

Pour le Directeur Général, Barna Sénégal n’a de problème avec aucun département ministériel. En effet poursuit-il, « nous sommes investisseurs, là où les Ministères sont chargés de gérer la République, en opérant tous les contrôles nécessaires dans des dossiers de ce genre et qu’ils font d’ailleurs de fort belle manière. Dans ce sillage, il a rendu un vibrant hommage au Ministre des Pêches et de l’Economie Maritime Alioune Ndoye qui, lors de sa visite à Cayar, s’est arrêté à l’usine, alors que cette étape ne faisait pas partie de l’agenda ».

Ce qui intéresse Barna Sénégal sur la ressource et à hauteur de 70%, c’est les déchets de poisson, notamment les entrailles, les têtes, les queues. Et il faut souligner que ces déchets étaient jusqu’ici jetés à la plage ou en mer, ce qui a toujours constitué une menace environnementale, à cause surtout de l’odeur pestilentielle. C’est dire que les poissons nobles ou de consommation n’intéressent pas Barna, pour la simple raison que c’est impossible de les utiliser dans le processus de transformation, car les coûts de production seraient extrêmement élevés. Ce sont donc les déchets jusqu’ici jetés, qui sont recyclés, valorisés, pour en faire de la farine de poisson, destinée à la fabrication d’aliments de volaille et de bétail, mais aussi d’huile de poisson qui entre dans la fabrication de produits pharmaceutiques et cosmétiques. Le Sénégal compte une flotte de 20.000 pirogues qui évoluent dans la pêche artisanale, ce qui veut dire qu’il y a souvent une surproduction lors des campagnes de pêche. Une partie de cette surproduction va vers les frigos de congélation, tandis que l’autre tombe entre les mains des femmes transformatrices là où le reste était, systématiquement jeté en mer. Ce qui non seulement constitue un facteur de dégradation de la biomasse, mais aussi une perte énorme pour les pêcheurs. L’usine Barna Sénégal est là pour récupérer cette partie, pour les besoins de la transformation. D’où l’absence totale d’une quelconque concurrence déloyale contre les acteurs de la pêche.

Et d’ailleurs ces usines existent partout en Europe et dans le monde et plus de près de nous, il y en a une vingtaine en Mauritanie, une trentaine au Maroc, en Gambie, etc. Il s’y ajoute que l’usine paie des impôts, mais aussi crée des emplois. L’exploitation de l’usine a déjà offert 60 emplois directs avec contrat en bonne et due forme, pour des jeunes de la localité et 300 emplois indirects constitués de mareyeurs, de femmes transformatrices qui achètent la matière première sur la plage et qui ne vient pas exclusivement de Cayar. Une ligne de crédit de 100 millions de Fcfa ouverte dans les livres d’une banque de la place, est également allouée aux femmes de la commune de Cayar, pour accompagner plus de 500 femmes, dans leurs diverses activités économiques, avec des crédits sans caution ni garantie et avec des intérêts minimums. Et dans le cadre des investissements pour accompagner la localité, elle a déjà construit 5 cabines d’hospitalisation au niveau du poste de santé et qui n’existaient pas auparavant.

Il y a aussi les travaux de construction en cours d’achèvement, d’une mosquée au niveau de la gare routière. Lors de l’audience publique, seuls trois (3) jeunes, sur plus de 500 personnes dans la salle, qui s’étaient levés pour dire non. Et l’un d’eux m’a appelé au soir de l’approbation du projet à l’audience publique pour me demander que je lui facilite un voyage en Espagne avec ses deux autres amis qui étaient contre, pour aller visiter sur place une usine de ce genre. Et au retour, ils seraient de bons avocats, pour défendre le projet. Comme cela existe partout, c’est des gosses qui attendent dans le coin et qui ne sont ni acteurs, ni travailleurs. Leur demande ayant été rejetée, ils sont restés dans leur logique. Sachant qu’ils sont incapables d’organiser une manifestation contre Barna à Cayar où tous les acteurs et les populations l’ont adopté, ils sont allés jusqu’à Mbawane à 4 ou 5 km de la ville, lors de la visite du Ministre, pour tenter de rallier quelques jeunes à leur cause, au moment où la population était massée au niveau de l’usine pour dire oui à l’usine et souhaiter la bienvenue au Ministre

Mbaye SAMB (L’AS)