Poursuivi pour faux en écriture privée de banque, l’enseignant-chercheur risque 2 ans de prison ferme

Ibrahima Sarr est un enseignant qui fait dans le faux. Désireux d’obtenir un visa Schengen, il a usé du faux pour déposer ses papiers à l’ambassade de France. Ce qui lui a valu ses déboires judiciaires devant le Tribunal de Grande instance de Dakar . Et si le réquisitoire du parquet est appliqué, il écopera de 2 ans de prison ferme

Poursuivi pour «complicité de faux en écriture privée de banque et usage de faux», l’enseignant
chercheur a indiqué devant la barre qu’il ignorait le faux avant de raconter sa version des faits. C’est à l’ambassade de France qu’il a rencontré un certain Dany à qui il a demandé les pièces à fournir pour l’obtention d’un Schengen et de l’aider .

Ce dernier lui a demandé deux photos, une pièce d’identité et 600.000 Fcfa pour une garantie bancaire à la Cbao. «Je ne savais pas que le numéro du compte bancaire de la Cbao qu’il m’a remis n’existait pas. Je suis enseignant et j’ai un compte courant à Ecobank. Je reconnais que le compte me profite. J’ai fait une demande à deux reprises, en vain raison. C’est pourquoi, j’ai déposé une troisième demande pour tenter ma chance», raconte le prévenu.

Ibrahima Sarr ajoute qu’il a séjourné en Corée et en Turquie pour ses recherches en tant qu’ «enseignant chercheur». De l’avis du représentant parquet, les faits ne souffrent d’aucune contestation. Il estime que le prévenu était invité à ouvrir un faux compte avec des mouvements qui n’existent pas. «La qualité de chercheur n’est pas un mobile pour le dédouaner du délit», souligne le représentant du parquet. Ce qui choque dans
cette affaire, précise-t-il, c’est le fait qu’un chercheur verse dans le faux.

«Notre société a besoin d’éthique», indique le parquetier qui a requis 2 ans de prison ferme. Ce réquisitoire est sévèrement attaqué par l’avocat de la défense qui soutient que son client a un intérêt dans la société car il enseigne dans un lycée. «Cette affaire est très simple, pour obtenir des renseignements sur la procédure des visas Schengen, il y a plus de 10 personnes qui donnent des informations. Il a payé à Dany 600.000 Fcfa. On ne peut pas contester un usage de faux pour obtenir un visa. Lorsqu’on a rejeté sa demande, l’ambassade ne lui a rien dit sur le coup. Il était prévu un autre séminaire, c‘est en ce moment qu’il a remarqué qu’il était embarqué dans une affaire de faux. Mon client n’a jamais eu maille à partir avec la justice », clame-t-il. Pour le conseil, le Tribunal ne doit pas tenir compte de la sévérité du parquet. «Rendez la justice au nom du peuple sénégalais», sérine l’avocat qui a plaidé une application bienveillante de la loi.
source l’AS