LE CONGRÈS AJOURNÉ
Nous sommes au terme de la première moitié du mois de décembre date initialement fixée par le bureau politique pour tenir le congrès qui devrait jeter les bases de la refondation de notre parti.
Le comité ad hoc créé à cet effet, pour effectuer le travail de prospection de réflexion et de propositions, s’est découvert en cours de chemin un pouvoir d’ubiquité en s’arrogeant simultanément une mission jumelle . Il s’est mu en comité de relance entretenant l’équivoque et la confusion des rôles qui finiront par marginaliser et reléguer au second plan la mission primordiale pour laquelle le bureau politique l’avait investi.
Aux plénières incontournables qui devaient établir aux termes d’échanges libres et responsables les conditions d’un consensus sur la lettre de mission qui devrait permettre aux sous commissions de travailler sur des bases claires avec des objectifs précis , se sont substituées des orientations unilatérales approximatives occultant les vrais problèmes.
Dès lors il n’est pas étonnant que le congrès de décembre n’ait pas lieu.
L’impréparation notoire ajoutée au résultat improbable attendu des sous commissions qui ont évolué la bride au coup sans orientation précise et sans objectif prédéfini dénotent un déficit d’organisation et un manque de volonté politique et de conviction dont le résultat ne pouvaient conduire qu’à l’impasse.
L’ajournement sine Die sans surprise du reste du congrès et la perspective autoritaire de le reconvoquer en janvier sans l’avis du donneur d’ordre, le BP en l’occurrence, est symptomatique de l’état d’esprit des responsables qui apparemment se préoccupent peu ou prou de la situation que vit le parti et restent orientés vers un agenda apocryphe qui n’a pas révélé tous ses secrets.
Il se susurre même que des réglages sous terrain sont en cours pour positionner quelques camarades à des postes de vices présidents dans la poursuite du statut quo de tous les risques . En effet jusqu’ici, le dialogue, le sens de la mesure et la recherche apaisée de solutions inclusives, ont été privilégiés.
Si d’aventure cependant ces manœuvres se confirmaient, au détriment des préoccupations des militants et de l’intérêt général du parti, cela pourrait malheureusement ouvrir la porte à des réactions et comportements abusifs regrettables.
On parle même d’appel du pied au pouvoir en place, dans le but d’intégrer un éventuel gouvernement d’union pour lequel nous offririons d’ores et déjà et sans contrepartie, pour marquer notre douteux désintéressement, notre extraordinaire expertise en matière de gestion des situations de crise. Comme à l’accoutumée bien sûr une distribution rétributive est envisagée, pour récompenser les fidèles et à contrario châtier les anti conformistes et les récalcitrants.
Cet ultime coup de force ne passera pas et pourrait s’avérer létale. Il conduirait en effet à la scission du parti et entraînerait sa disparition. Que ceux qui pensent par ailleurs que l’ancienneté confère un ascendant et octroie un droit de préemption quelconque se ravisent . Le seul baromètre la seule référence est la carte de membre et la seule légitimité s’acquiert des statuts et règlements.
Soyons sérieux la seule alternative qui s’offre à nous, c’est de procéder sans délai à des réformes profondes de notre parti. À renouveler et à rajeunir profondément la direction du parti ; À remodeler les structures pour les adapter à l’environnement nouveau ; À nous opposer en républicains, mais sans hésitation ni faiblesse ; À asseoir résolument le leadership de notre parti avec un véritable leader à sa tête assumant ses responsabilités affichant ses ambitions et se préparant sans crainte sous l’appui et le couvert du parti à briguer les suffrages conduisant à la magistrature suprême.
Autrement dit à accomplir ce que nous commande notre raison d’être, la conquête et l’exercice du pouvoir pour le bonheur des sénégalais.
Ousseynou Keita







