Quand la subtilité de la stratégie pousse à la faute ou assène une leçon de real politique (Par Ousseynou Kéita membre bureau politique du PS)

On nous renseigne que la stratégie est la manière d’élaborer de diriger et de coordonner des plans d’action afin d’aboutir à un objectif déterminé programmé sur le court ou long terme. Son but est d’éviter le pilotage à vue et d’apporter les résultats escomptés.Appliquée en politique elle requiert du politique auparavant d’être un homme bien emphatique sans rancune et sans méchanceté tolérant par dessus tout et le cas échéant sans état d’âme et ultra réaliste .Toutes choses qui inclinent  à des choix réfléchis et bien ficelés des méthodes élaborées une prise en compte des forces et des faiblesses des protagonistes un examen minutieux des contingences sociétales et  environnementales

Il est aussi d’usage lorsque les circonstances l’exigent de savoir esquisser sans fronde et sans rancoeur les replis tactiques nécessaires sans jamais perdre toutefois de vue l’objectif que l’on s’est fixé et l’absolu obligation de l’atteindre. Ce qui peut conduire à  des alliances improbables à faire parfois un clin d’œil contre nature à l’adversaire à chercher à l’appâter malicieusement par des compromis dynamiques ou des compromissions fumeuses pour le faire desserrer et mieux l’endormir le temps de réaliser furtivement son dessein .Il faut bien admettre que pendant ces 10 dernières années le président Macky Sall a administré à la classe politique sénégalaise une leçon d’intelligence stratégique et de réal politique qui laissent encore pantois les plus futés d’entre eux .

Si le PDS  n’avait pas commis l’erreur fatidique après lui  avoir mis le pied  à l’étrier et lui permettre ainsi d’apprendre par la pratique et l’exemple les rouages et contours de la haute administration en le propulsant à tous les postes névralgiques de la sphère d’état y compris le poste déterminant dans l’organisation des élections, celui du ministère de l’intérieur puis de le congédier de la manière que l’on sait au seul bénéfice d’un projet rébarbatif et scandaleux de dévolution monarchique du pouvoir ;Si le PS  et l’AFP étaient parvenus après moult tractations à surmontaient leurs dissensions  et s’étaient entendus sur la répartition des rôles en faisant fi de l’intransigeance et de l’outrance des faucons de part et d’autre afin  d’éviter l’implosion de BSS ;Peut-être que la configuration politique ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui.En tout état de cause , peut-être aussi que c’était l’arrêt du destin. 

Cependant force est de reconnaître que l’homme en stratège politique incontesté a su mettre à profit les errements de ses colistiers et se frayer contre toute attente une place au soleil jusqu’à leur damer tous le pion dans la course à la présidentielle. Aujourd’hui encore par un jeu de yoyo  assourdissant dont il a le secret il continue en dépit d’une adversité acerbe et sans concession de contrôler intelligemment l’espace politique de maîtriser les acteurs politiques feignant un temps de s’allier à des adversaires d’hier faisant un instant miroiter à d’autres la perspective de recouvrer sans aucune garantie cependant la capacité juridique de s’installer à nouveau et pour les joutes futures sur les starting-block .

Attention cet  homme est fort , il est même très fort. Voilà qu’il vient par une simple proposition de dialogue nationale hypothétique de semer le doute la confusion la division mais surtout le grand déballage dans les rangs de l’opposition poussée ainsi contre son gré à l’auto flagellation . N’allons donc pas trop vite en besogne. Soyons plus circonspects sur les satisfécits généreusement décernés ça et là. Ne vendons surtout pas la peau de l’ours avant de l’avoir abattu.

Ousseynou Keita Parti socialiste