2020, une année macabre à Thiès, disparition brusque de 5 personnalités, plusieurs personnes tuées par des proches

L’année 2020 a été marquée à Thiès, par la disparition de 5 personnalités très connues, dont deux guides religieux. Cette série macabre a commencé, en ce qui concerne les guides religieux, avec le rappel à Dieu de Pape Malick Sy porte-parole du Khalif Général des Tidjanes le jeudi 22 juin 2020 à Dakar, précisément à son domicile sis à la Cité Keur Gorgui. Il repose désormais aux côtés de son grand frère et père spirituel, le défunt Khalif Serigne Cheikh Ahmed Tidjane Sy Al Makhtoum, au quartier Ndiandakhoum et sa disparation inattendue a été ressentie comme un coup de massue dans la Hadra, tellement il jouait un rôle important.

Et le 26 juin 2020, la grande faucheuse a frappé à la porte de la famille d’Amary Ndack Seck de Thiénaba, emportant son 7ème khalif, Serigne Cheikh Ahmed Tidjane Seck, qui avait succédé à Serigne Ousseynou Khar Seck qui s’était éteint le 19 juillet 2008. Le guide religieux a rendu l’âme des suites d’une courte maladie dans le véhicule, qui s’apprêtait à l’évacuer à l’hôpital.

Toujours au titre des grandes personnalités de Thiès disparues en 2020, le décompte macabre liste le Pr Moustapha Sourang, qui s’en est allé sur la pointe des pieds, dans la nuit du 3 au 4 août 2020, quelques minutes seulement après son évacuation à l’hôpital Principal de Dakar, des suites d’un malaise. Durant tout le règne du Président Abdoulaye Wade, il a été tête de pont de la famille politique libérale et de 2001 à 2012, il sera successivement Ministre de l’Education, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et Ministre des Forces Armées dans le dernier gouvernement de Me Wade.

Sur ce registre également, il y a la perte cruelle qui a frappé le mouvement sportif le 2 mars 2020, avec le rappel à Dieu de Bouba Diakhao surnommé le Prince de Thialy, Ababacar Diop à l’état civil n’est plus. Il est décédé à son domicile au quartier Diakhao à l’âge de 80 ans, des suites d’une longue maladie. Virtuose du ballon rond à l’époque, Bouba Diakhao a fait tonner le nom de Thiès dans tous les stades, tant au niveau national qu’africain. Il a fait toute sa carrière entre le Club Olympique Thiessois (COT) et l’équipe nationale du Sénégal et malgré son talent, il n’a jamais reçu un carton rouge dans toute sa carrière.

Le monde de la culture n’a non plus été épargné par la série macabre, car Thiès a également perdu sa grande cantatrice, en l’occurrence Adja Ndèye Seck « Signature ». Elle a rendu l’âme dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 mai 2020 à l’hôpital Saint-Jean-De Dieu de Thiès, aux environs d’une heure du matin. La grande diva de la musique sénégalaise, qui souffrait d’un méchant diabète qui l’a clouée au lit pendant longtemps, était prise en charge à Saint-Jean de Dieu.

C’est aussi à Thiès, où le célèbre Serigne Abdourahmane Fall Tilala a perdu la vie, dans un accident tragique survenu le 4 mars 2020, sur l’autoroute à péage Ila Touba, à hauteur de Khombole. Malheureusement, il s’en est allé dans ces conditions atroces, avec son chambellan et son épouse Sokhna Fatou Gaye.

CES PERSONNES TUEES ATROCEMENT PAR DES PROCHES

L’année 2020 est aussi été marquée à Thiès, par plusieurs morts, qui portent la signature de leurs proches, qui croupissent actuellement en prison. Le premier cas est survenu le samedi dernier 7 mars 2020, entre 14 heures et 15 heures au quartier Médina Fall Extension, non loin du Lycée. Il s’agit d’une tragédie qui reste toujours vivace dans la mémoire collective. En effet Marème Diagne dite Maya Diagne âgée de 25 ans, étudiante en génie civile (Bâtiments et Travaux Publics BTP) à l’Institut Universitaire de Technologie (IUT) de Thiès, a été sauvagement tuée à coups de couteau par son ex copain Assane Guèye, fraîchement revenu du Maroc, pour mener expressément cette expédition punitive, qui a emporté la vie de l’étudiante.

Et dans la nuit du 14 au 15 mars 2020, alors que l’affaire Marième Diagne, était encore sur toutes les lèvres, une autre est venue s’y ajouter. En effet, la jeune fille Khady Diouf âgée entre 15 et 16 ans selon sa famille, a été retrouvée morte non loin de l’hôpital Dalal Khel, en allant vers Keur Saïb Ndoye aux environs d’une heure du matin. Selon son père, la fille était en état de grossesse et c’est le fils d’un guide religieux qui est indexé.

Le 23 août 2020, c’est au tour de la cité religieuse de Tivaouane d’être le théâtre d’un drame familial. En effet, il y a eu la découverte de 3 corps sans vie d’une même famille à Tivaouane. Il s’agit du père de famille nommé Cheikh Tidjane Kane né en 1989, enseignant dans une école franco-arabe de la place à Tivaouane, son épouse Penda Bâ travaillant dans une station d’essence et leur fillette Adama Kane âgée de moins de 2 ans. La thèse avancée est le suicide du père de famille, après avoir tué son épouse et son enfant, mais force est de constater qu’en réalité, il s’agit d’un drame dont les circonstances restent encore non élucidées, d’autant plus que les résultats de l’autopsie sont toujours inconnus du grand public.

Niakh, un village situé dans la commune de Ngoundiane et non loin du Chef-lieu a été éclaboussé ce mardi 9 juin 2020, par une affaire de meurtre, touchant la famille Faye habitant dans une grande concession traditionnelle, à l’entrée du village. En effet Ibrahima Faye a froidement exécuté sa propre mère Bineta Diouf avec un coupe-coupe, avant de tenter de mouiller son père Modou Faye, qu’il a voulu désigner comme étant le commanditaire. Mais selon les témoignages, Ibrahima Faye ne jouissait plus de toutes ses facultés mentales.

La famille Diop du village de Kéry, dans la commune de Notto Gouye Diama, dans le département de Tivaouane, ont vécu un drame analogue, la veille de la korité 2020. En effet, le jeune Fallou Diop, âgé environ de 22 ans, n’a trouvé rien de mieux à faire que d’asperger d’essence son père Cheikh Diop d’essence, avant de le transformer en torche humaine. Les faits ont eu lieu dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 mai 2020 vers 23 heures et le père a finalement rendu l’âme.

Le 14 avril 2020, le jeune Massaër Diack, âgé de 28 ans et travaillant dans une fonderie artisanale au marché Moussanté a été atrocement tué à l’hippodrome Ndiaw Macodou. Les faits ont eu lieu dans la matinée et selon différents témoignages, il s’est agi d’une bagarre qui a viré au drame. Son protagoniste qui a réussi à prendre la clé des champs l’a violemment poignardé dans la région du cœur et au moment des faits, il y avait peu de personne dans le stade. Néanmoins des jeunes qui ont observé la scène de loin, ont vu le jeune Massaër s’affaler et ils ont même tenté d’interpeller le présumé meurtrier. Mais il a disparu dans le quartier Hersent, après avoir escaladé le mur du champ de courses. Finalement Massaër a succombé, après avoir perdu beaucoup de sang.
Mbaye SAMB (l’AS)