Contribution pour une sortie de crise (Par Ababacar Ba Ex Député Maire Khombole et Président ADS/PAPA)

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La préparation de l’après covid 19 devrait commencer depuis les premiers cas de la pandémie.
Concernant cette crise sanitaire, nous avions dit il y’a quelques jours que la seule bonne leçon que nos pays devraient retenir de la pandémie était de savoir que le Bon Dieu est le seul et unique Maître du monde et qu’il est là pour tout le monde.

Il nous l’a prouvé en mettant à nu l’incapacité et la vulnérabilité de ceux qui se prenaient pour les maîtres du monde. Cependant, si grave que soit cette pandemie avec son lot de malades et de morts; pour nous les africains, les conséquences sur notre économie sont mille fois plus graves et plus dramatiques que la covid 19 elle même.
En Afrique, nous savions que nos économies étaient faibles et extraverties mais la covid 19 a démontré que la situation était beaucoup plus préoccupante qu’on ne le pensait.
Il est cependant nécessaire de préciser que la situation actuelle ne saurait être imputable à un seul régime, mais, à tous les régimes qui se sont succédés et au delà à tout le monde.
Le modèle de développement, le système politique et la sociologie des électeurs sont faits de telle sorte que les gouvernants sont souvent contraints de faire des choix pour des investissements de prestiges, plus visibles, au détriment de ceux qui sont nécessaires et prioritaires pour pouvoir bénéficier des financements des bailleurs de fonds et être réélus .
Ceci est d’autant plus vrai qu’aucun pays pris individuellement ne pouvait se payer le luxe de défier les institutions de Breton Woods et des bailleurs bilatéraux au risque de voir son régime déstabilisé ou de se faire évincer du pouvoir.
La pandémie a déjà entraîné une crise économique et sociale qui risque de mener nos petits États vers des crises politiques qui n’épargneront personne et saperont toutes tentatives d’unité de l’Afrique qui demeure la seule alternative pour rivaliser avec le reste du monde.

Pour une fois nous pouvons être d’accord avec Trump qui a dit, concernant la covid 19, que le remède était pire que le mal parlant du confinement.
Tout le monde a adopté le confinement comme stratégie d’endiguement de la maladie ce qui a eu pour conséquence l’anéantissement de nos efforts de développement.
C’est la raison pour laquelle, l’unité de l’Afrique qui est notre seul moyen de se développer peut être considérée comme un objectif à moyen terme parce qu’ il Y’a plus urgent.

Pour le moment il faut faire face à l’urgence (la crise économique et sociale ), pour éviter la dislocation de nos États à cause d’une crise politique sans précédent que risquent de provoquer des émeutes de la faim généralisées à cause de l’extrême pauvreté face à laquelle nos gouvernants seront impuissants.
Faire face à cette crise économique et sociale, c’est d’abord faire rapidement le diagnostic de la situation, dégager la bonne stratégie, pour régler les urgences et relancer notre économie à partir de solutions concrètes et adaptées à nos besoins.

*Le diagnostic* :
Nous n’avons pas besoin d’experts et de consultants pour le faire.
La pandémie est arrivée en surprenant les plus prévenants. Le confinement est adopté partout à travers le monde comme stratégie pour stopper la contamination. Les frontières de tous les pays sont fermées. L’ activité économique est arrêtée.
On ne produisait pas, on importait tout ou presque tout: Nourriture, biens d’équipements, médicaments, matériel médical etc…
L’ autosuffisance alimentaire, énergétique et en biens d’équipement, reste illusoire.
Le chômage des jeunes est endémique, la formation et l’enseignement inadaptés.
Les structures et le matériel sanitaires insuffisants.
Les moyens de communication comme les routes et les chemins de fer sont largement défaillants.
L’eau et l’électricité sont toujours un lux pour beaucoup de populations.
Presque pas d’industries.
La croissance a du plomb dans l’aile car pas de consommation encore moins d’épargne au niveau des ménages.

*La stratégie:*
IL est impératif de faire appel à toutes les forces vives de la nation pour que toute personne capable d’apporter son expérience et son expertise ne se sente exclue.
Pour ce faire tout le monde devrait être conscient de la gravité de la situation du moment, laisser de côté les agendas et les ambitions personnels pour n’être mu que par l’intérêt national.
La meilleure stratégie pour relancer notre économie sera de prioriser les investissements adaptés à nos besoins immédiats.
-Relancer l’agriculture, l’élevage, la pêche avec un appui et un encadrement conséquents aux exploitations ou entreprises familiales et la création de fermes – écoles où les jeunes ruraux sortent en étant de véritables fermiers modernes capables de gérer des exploitations modernes intégrées et d’entretenir leurs outils de production.

Pour garantir un revenu aux producteurs, il est nécessaire de mettre en place une structure chargée de donner les semences, les intrants et le matériel mais aussi d’acheter les productions, de les conserver, les transformer et les vendre.
Cette structure doit être une société anonyme privée à participation publique oú les actionnaires seront l’Etat et ses démembrements (collectivités territoriales ), les coopératives de producteurs, les grandes surfaces, les industriels et hommes d’affaires.
Il faut cependant veiller à ce que l’Etat puisse y disposer d’une part au capital qui lui donne la possibilité d’orienter où de bloquer.

-Lancer sur toutes l’étendue du territoire de grands travaux à haute intensité de main-d’œuvre ( Routes et pistes de production en pavée, adduction d’eau, raccordement électrique, construction d’infrastructures scolaires, universitaires, sanitaires et sociales, etc… ) et les réaliser avec des entreprises nationales.
– Lancer la commande publique ( en équipements, mobilier scolaire et de bureau, matériel agricole, tenues, masques, draps, matériels divers, etc …), en privilégiant les artisans et entreprises locaux à chaque fois qu’ils sont en capacité de les produire.
-Rendre plus accessibles les financements aux jeunes, aux femmes et au secteur informel.

*Ababacar Ba ancien député maire de khombole et président de ADS/PAPA.*