Décès de Jeannot Tisseira/La pellicule se noie dans l’océan et à jamais (Par Cheikh Fall journaliste RTS)

La faucheuse l’a empoigné avant de le terrasser malgré sa farouche lutte. L’ami, le jovial et le professionnel s’en est allé pour de bon. Jeannot Tissera, puis Abdou Salam, a quitté ce bas monde, avec le sentiment du devoir accompli.

Photographe émérite, ayant contribué à signer l’une des plus belles images du quotidien national le Soleil, Jeannot n’abdiquait jamais. Il aimait son travail. Au fruit de tous les risques, il s’en acquittait. Pour bien fixer et bien cadrer la cible, pour ne pas dire l’événement.

Jeannot est connu dans ce milieu de la presse, et il avait la confiance totale de ses chefs du bureau régional et de la maison mère, comme on dit dans notre jargon. Il a enduré les rigueurs et risques de ce métier, mais en bon croyant, il ne s’est jamais départi de sa mission. Les thiessois le connaissent et le pleurent. Ses confrères aussi. Mais Jeannot c’était le social. Il aidait et aimait partager. Son studio était le lieu de rendez-vous privilégié de la plus part de ses collègues et amis, autour du thé que lui-même se faisait le plaisir de servir.

La mort qui a son agenda irréfutable nous l’a pris. Prématurément. On le savait malade et affaibli, mais son courage lui empêchait de s’en apitoyer. Nous avons partagé à un moment de mon séjour à Thiès le terrain. Dans les foyers religieux de Tivaouane, Pire, Ndiassane, Thiénaba, Keur Mame El hadji, Darou Alpha, Mosquée Mouride chez Serigne Saliou Touré, et puis Popenguine, Feu Jeannot Tissera a toujours flashé avec beaucoup de précision. Un bon cadreur. Mes amis et confrères de compagnons, je ne vais heurter leur modestie en les citant, car on a beaucoup cheminé durant mon séjour thiessois. Il s’agit de Mamadou Kassé, Pape Mor Sylla, Cheikh Aliou Amath, Babacar Dieng, Mohamadou Sagne, la liste n’est pas exhaustive (ils liront certainement ces lignes) ne démentiront pas. Jeannot avait du flair et la passion du métier. Ensemble ils ont accompli un excellent travail pour le compte du soleil, dans les années de la glorieuse époque disons. Leurs succulents papiers ont maintes fois été illustrés par les photos de Jeannot. Bref nous venons de perdre un homme ouvert, serviable, et en plus qui avait fait de la perfection un sacerdoce.

Adieu Jeannot Abdou Salam.
Qu’allah Soub Khana Wa tala t’accorde son pardon et te réserve le meilleur de tes rêves .Amen
Cheikh Fall Journaliste RTS Diourbel.