Libre opinion/ Non à ce réel qui expose nos valeureux Magistrats aux diatribes et suspicions des politiques

Comme à l’accoutumée, la déclaration de politique générale du Premier Ministre devant le Parlement, a été l’occasion d’échanges parfois houleux, entre les représentants du peuple et le Chef du Gouvernement qui a su, malgré la surchauffe, résister à la passion.
Convenons qu’il y a eu quand même, un peu de dérapages. Un peu de cafouillage devant une ligne Maginot politisée. Des règles établies dans la tenue des séances du Parlement ont dû être parfois utilisées, reléguées ou simplement volontairement ignorées. Pas du goût de tous, ces manquements supposés ou notoires ont retenu l’attention des observateurs délicats.
« Que répondez-vous à l’injure, la calomnie et à la médisance ? ». « Rien », disait ce grand homme de lettres en l’occurrence La Bruyère. Cet avertissement ne résonne pas bien certainement dans l’ouïe des politiques.
Et l’on continue de spéculer sur la paternité du joyau supra national, l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD). Et l’on continue sans maitrise, de douter du bon déroulement de la campagne agricole 2017. Et l’on continue d’ignorer la souffrance des lépreux, des malades démunis, des enfants de la rue, etc. Et l’on continue en milieu politique, de se livrer à un duel sans merci, mais à fleurets mouchetés. Oui parce que ce peuple, devant ce personnel, ne se sent nullement concerné. Parce que c’est entre « élites ».
A ce point le ressentiment est profond. Dans les plus profonds des bourgs et des faubourgs, les populations sont toujours calmes et ne songent qu’à survivre. Le gouvernement, l’Assemblée Nationale comme le reste, ne les intéressent que par les résultats à leur niveau ressentis au quotidien, pour faire face à leurs problèmes de santé, d’éducation et de sécurité.
En face, d’autres Sénégalais comme nous, se peinent à satisfaire leurs ambitions de régner. En oubliant que le miroir est trompeur en ne reflétant souvent que ce que l’on envie d’être et non ce que l’on est. Qui est du réel.
Ce réel qui nous replonge dans l’actualité. Avec cette excellente et opportune volonté des pouvoirs publics de réglementer les voyages de nuit aux transports en commun à l’interurbain. Ce même réel qui, par le déguerpissement de zones à risques, permet aux populations de mieux respirer.
Au contraire, il y a aussi ce réel qui nous a renoués avec le reflux de la mendicité des enfants de moins de dix (10) ans, qui font des centaines de mètres à pieds nus. Ce réel de la femme de la « nuit », qui vous accroche pour avoir de quoi nourrir leur progéniture. Ce réel de ces jeunes qui vous piétinent sous prétexte qu’ils n’ont point de solutions. Ce réel des taxis-motos qui multiplient leurs victimes, sans que personne ne réagisse. Et enfin ce réel qui expose nos valeureux Magistrats aux diatribes et suspicions des politiques. Au fait où en sommes-nous ? En conformité d’avec les attentes des populations ou autres objectifs ?
Les Sénégalais pensons-nous, auraient besoin d’élites qui rompent d’avec le terrorisme syndical, d’élites qui nous éloignent de la terreur du verbe médisant. D’élites qui davantage nous rapprochent de l’avenir, dont nous rêvons pour nos enfants et petits-enfants et d’élites qui savent gérer l’imprévisible avec des visions partagées. Politiquement parlant…
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