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Livre à paraître du Président Ousseynou Kéita, découvrez l’avant propos

Avant-propos
En 1995, au moment de l’élection du bureau fédéral, j’étais candidat au poste de président de la Fédération Sénégalaise de football, avec l’aval et le soutien de la majorité des membres de l’Inter Club (Association des Présidents de Clubs du Sénégal). J’avais été contraint cependant, au moment du vote, dans le souci de respecter le serment collectif et mes engagements, et à cause de la tournure imprévue et inattendue que prenaient les événements, de me retirer ex abrupto, contre toute attente, à la surprise générale. Jeune président de l’USCRAIL, qui ne cachait ses ambitions, et Président de l’Association des Présidents de Clubs du Sénégal dénommée (Inter Clubs), je venais juste, de parachever avec l’équipe dont me revenait le privilège autant que le sacerdoce de la charge de la coordination, un rôle prépondérant et décisif dans la disqualification du (CDP) de Daouda Faye, à rebours de la réinstallation de la Fédération Sénégalaise de Football. Ce retour aux affaires de l’institution fédérale, permettait, de corriger une injustice et de rétablir les (Présidents de Clubs) dans leur fonction naturelle , confisquée un moment, par un conglomérat d’affairistes, installés malencontreusement par intrusion. Les Présidents de Clubs recouvraient de ce fait , leurs prérogatives statutaires originelles, l’intégralité et tout le poids de leur voix délibérative. En tant que tel, ils retrouvaient totalement désinhibes, tous leurs moyens et compétences exclusifs, en tant que membre de droit, notamment le pouvoir d’orienter de décider et d’impulser, que leur confèrent les statuts et règlements de l’institution.
A contrario mon geste du jour était incompris et par conséquent mal accueilli. Il contrariait de manière soudaine l’attente légitime de mes collègues présidents de clubs et plus largement du mouvement associatif dans sa grande majorité. Il fut jugé de ce fait abrupt, maladroit et déconcertant, et suscita une vague d’indignation, soulevant des murmures et manifestations d’humeur persistantes et de réprobation collective au sein du mouvement associatif. Ce rejet expressif et cette désapprobation générale résultaient de la surprise et de l’incompréhension provoquées par cette attitude inexplicable et inqualifiable, et pour le moins surprenante et antinomique de la perspective plus que probable de mon élection, à la tête de l’institution fédérale qui se dessinait et que tout le monde attendait. Cette éventualité était devenue si proche et si tangible, que les pouvoirs publics eux-mêmes, au vu des informations qui circulaient avaient fini par s’y résoudre, se préparant même à l’accueillir avec courtoisie. Ils en avaient été briefés par les services compétents notamment les renseignements généraux.


Ce qui laissait par conséquent, mal présager un dénouement aussi rocambolesque qu’inattendu. Les présidents de clubs, ainsi que les membres du mouvement associatif qui étaient prêts à m’accorder leurs suffrages, étaient surpris, offusqués, et contenaient difficilement leur frustration et colère. Mes concitoyens Thièssois, qui n’attendaient pas moins, avec frénésie, et fierté, un des leurs, à la plus haute marche, dans la conduite des affaires sportives du pays, du football notamment, étaient déçus, meurtris et confus, face à cette décision renversante et pour le moins stupéfiante, mettant brutalement fin à leur rêve. Pendant ce temps, je m’étais emmuré dans un silence de cathédrale, refusant tout échange et esquivant tout débat ou commentaire sur la question, au risque d’être jugé mauvais perdant . Tout bien considéré, toutefois, il existait une raison, à ce comportement rébarbatif à l’abord, et au bout du compte surprenant, voire même quelque peu saugrenu. L’explication toute simple résidait comme esquissée plus haut, dans ma volonté de me conformer aux principe sacro – saint, de la parole donnée. Principe parmi d’autres, co génital au caractère substantiel inaltérable et inaliénable du type Thièssois, qui sommeille en moi comme en chacun des résidents de cette ville fascinante, vivante et vibrante, point de rencontres, de convergence et de synthèse expressive de la diversité culturelle nationale et sous régionale. Ce prototype émergé des entrailles inextricables d’un melting-pot local , né du brassage bonifiant et valorisant de différentes cultures et civilisations , s’était entre lacées au fil des ans pour se fixer solidement quelque part, à la croisée des chemins de fer et du terroir profond.
Voilà qu’après tant d’années passées , qui ont vu couler beaucoup d’eau sous les ponts, les passions s’estomper, et les ambitions s’enfouir sous les décombres des âges, l’histoire ordonne, impassible, un devoir de restitution , et un exercice de mémoire et de clarification, afin de mettre, tout le monde au diapason des événements, et permettre à chacun, plus particulièrement à la jeune génération, sous l’œil vigilant d’acteurs et de témoins tactiles, de s’approprier le narratif de cette odyssée agitée et enivrante, caractéristique de l’une des séquences les plus complexes et les plus agitées d’une trajectoire sportive. La plateforme qui sert de support d’expression et de partage, offre par ailleurs l’opportunité de décliner plus amplement un parcours diversifié, à la fois intéressant et rabougri par moment, à quelques égards. En effet, aussi bien sur le déroulé sportif, qu’au sujet de la carrière professionnelle et même par rapport à l’activité politique, j’avais à chaque fois le sentiment d’être pris dans un tourbillon, étourdissant et fortuit d’éléments exogènes irrépressibles, qui me propulsait vers un cul de sac, obstruant mon chemin et m’empêchant de monter au pinacle ou d’atteindre l’objectif escompté. Ce qui, pour autant et paradoxalement, n’avait jamais émoussé mon ardeur, encore moins ramolli ni racorni ma volonté ou simplement ma détermination et ma fierté de rester moi-même, c’est à -dire un sportif de cœur, droit dans ses bottes, attaché à son terroir , suspendu à son identité, accroché à son destin, et respectueux des principes qui les encadrent.


Cumulativement je restais attaché d’un amour viscéral à la capitale du Rail, berceau d’un métissage inter ethniques abouti en même temps que d’un football alléché. Passionné de ce fascinant sport collectif , je me replonge avec délice, extase et nostalgie, par une approche historique et rétrospective, dans l’évolution de la discipline depuis les années 40 où quelques clubs emblématiques de Dakar Thiès Saint Louis et Ziguinchor à travers la Jeane d’arc (JA) , le foyer France Senegal (FFS), l’union sportive de Gorée, le club olympique Thièssois (COT), (l’union sportive et culturelle du rail) l’UScrail, la Saint Louisienne, l’Espoir de Saint Louis, le Réveil de Saint Louis et le Foyer de Casamance, occupaient les devants de la scène jusqu’aux années 60 qui consacreront la formidable éclosion du sport roi dans notre pays et l’extraordinaire engouement populaire qu’il suscitait et qui atteindra son paroxysme à partir de 1969 avec la réforme controversée, du président lamine Diack.


J’ai abordé également dans cet ouvrage, la naissance et l’évolution du Navetane à Thiès avec Arphand Ndiaye qui en était le précurseur au niveau local et probablement l’un des pionniers sur le plan national.
Ont été également abordées puis relatées les questions relatives à la gestion du Rail, le club le plus titré de la région ; Les bonds spectaculaires que j’avais fait faire à cette formation en si peu de temps, au triple plan technique administratif et financier, avec l’appui agissant d’une équipe de cadres Thièssois compétents et engagés à mes côtés , Ablaye Diop, ancien ministre d’Etat ministre des finances, Amadou Diop Bouddha, colonel des douanes, président de commission à l’Uemoa, consultant international, Yankhoba Isac N’diaye, professeur agrégé de droit à l’université Cheikh Anta Diop, ancien vice-président du conseil constitutionnel, Djibi Thiaw JB, opérateur économique , Serigne Leye Thioune, polytechnicien, ingénieur en génie civil ancien directeur des services communaux de la ville de Dakar , Ablaye N’diaye, magistrat ancien président de tribunal, secrétaire général de la cour d’appel, directeur du Centre de Formation Judiciaire, Serigne Babacar Diop, ingénieur agronome, Ismaila Alao Fary, banquier ancien Chef d’Agence de la CBAO, Maître Ibrahima Sy, magistrat ancien Président de Tribunal, Maître ibrahima Niane, Maitre Abdou Kane avocats à la cour etc…, jusqu’à la chaotique , et désastreuse assemblée générale létale, qui aura sonné le glas de l’épopée glorieuse, de la prestigieuse formation cheminote, qui avait bâti avec le COT son alter égo, et rival endémique de toujours, la solide réputation du football Thièssois, et entretenu la fierté légendaire de toute une ville, voire de toute une région. Je me suis rappelé à cet effet, avec émotion et fierté, au bon souvenir des anciens, pour entretenir les plus jeunes, de la saga de ces talents locaux d’hier, qui ont marqué leur époque par leurs faits d’armes historiques, inoubliables, et qui ont noms; Mamadou Ndiaye, alias Délégué, Boubacar Diop , dit Bouba Diakhao prince de Thially, Moustapha Dougnon, Ousmane Samb, Saliou Ba Zal, Lamine Sano, Malick Diop Niang, Ayatti, Antoine Mendez Tony, Mamoudou N’diaye Kopa, Mohamed Fadel Fall ,Ousmane Ba, Richard Aw, Omar Kouyate Barrou, Soter Lopez , Espoir Diop, Yali Ndieguene, Issa Camara, Namory Cissokho ,Carlos Seumedo, Alioune Badara Sow, Abdourahmane Ndiaye Kroumen etc… sans oublier les différentes générations talentueuses qui leur avaient emboîté le pas et entretenu la flamme.
Mes parcours professionnels et politiques ont été ressassés. Breveté du centre de formation et de perfectionnement administratif (CFPA), de l’école nationale d’administration et de magistrature (ENAM), j’ai eu la chance de boucler un cursus professionnel remarquable, sanctionné d’une distinction au grade de grand officier dans l’ordre du mérite, après avoir été élevé dans le même ordre successivement aux grades, de chevalier, d’officier et de commandeur. Une riche et prolifique expérience professionnelle, qu’il n’est pas superflu de partager avec les jeunes générations, qui ont courageusement choisi, d’exercer le difficile mais passionnant métier de fonctionnaire. D’ailleurs ne dit on pas, que ce n’est pas le chemin qui est difficile, mais que c’est plutôt le difficile qui est le chemin ? (Soren kierkegaard )


Appelé à la rescousse, par mon frère et ami le ministre Mame Bounama Sall , au chevet du Parti socialiste en délicatesse à Thiès, sous les coups de boutoir du parti démocratique sénégalais émergent , conduit par l’intrépide Boubacar Sall, lion du cayor et Idrissa Seck, un jeune prodige à l’avenir prometteur, j’achetais ma première carte du parti au lendemain de l’alternance sanctionnant l’arrivée au pouvoir de l’emblématique et coriace vétéran politique Ablaye Wade. Auparavant, j’avais connu avec un succès relatif, mon baptême de feu lors des élections municipales précédentes, en contribuant au triomphe de mes alliés , contre toute attente, à mon centre de vote de la cité Pillot, qu’ils avaient jusque-là perdu, plongeant du coup Idrissa Seck dans une de ces colères noires dont on se souvient encore .
Au total, cet ouvrage répond à des questions cruciales, jusqu’ici demeurées en suspens. Et pour en faciliter l’abord , j’ai privilégié l’approche discursive rétrospective et historique , en sacrifiant rigoureusement aux méthodes conventionnelles d’investigations, souvent en temps que personnage principal , et parfois, sans prétention aucune et par la seule force des circonstances, comme personnage omniscient.


J’ai fourni, à des fins dialectiques, beaucoup d’informations sur le sport, la politique, l’histoire , la religion, la culture, et l’administration, avec la seule et modeste ambition de proposer des repères sinon des références à ceux qui affectionnent interroger le passé pour mieux saisir le présent, particulièrement aux jeunes générations encore en devenir . J’ai aussi essayer, de tenir le lecteur en haleine, en chatouillant sa curiosité, le poussant, après chaque étape, à s’intéresser à l’autre , l’idée visant à l’entraîner à parcourir d’un trait l’ouvrage. Pour ce faire, j’ai choisi d’agrémenter le texte en le tapissant d’anecdotes croustillantes, de digressions égayantes, allusives, illustratrices et instructives, pour le rendre vivant et attrayant, tout en restant dans les faits, les événements révolus et immuables dans leur consistance, et figés dans le temps.

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