« Ne compliquons pas les choses » (Par Ousseynou Kéita SG Union communale PS de Thiès).

L’annonce des retrouvailles des socialistes a généralement été bien accueillie par les militants d’abord mais aussi et surtout ce qui est plus intéressant et plus stratégique encore par le sénégalais lambda . Il était temps serait on tenter de dire. Ouf que cela a été long soupirent certains ! Cependant ayons toujours à l’esprit cet adage romain ; errare umanum est sed perseverare diaboliqum.


Évitons de retomber dans les travers qui nous auront conduit à cette situation affligeante et dégradante. Il est vrai que l’usure du pouvoir était passé par la , nous avait affecté au point de faire oublier que nous avions été quand même acteurs principaux de la fondation de la nation sénégalaise de la création de l’état de droit en même temps que nous avions jeté les fondements de la république . On oublie aussi notre rôle précurseur dans le découpage administratif et la création des régions administratives. De même que notre contribution majeure dans la conception et le fonctionnement des circonscriptions territoriales .

Sans occulter notre rôle prépondérant dans l’édification de la pyramide cohérente managériale stratifiée en trois étapes de volume et d’objectifs différents . Le premier niveau était constitué des cadres supérieurs donneurs d’ordre. Le deuxième niveau les agents intermédiaires qui exerçaient à la fois un rôle administratif prépondérant mais aussi assumaient une fonction économique importante par la consommation des biens de production provenant des usines de substitution que nous avions mis en place et de redistribution des richesses , et en fin au bas de la pyramide les agents subalternes qui constituaient le gros de l’effectif. À chaque catégorie correspondaient un type et un niveau de formation intégrés ce qui faisait de notre administration une administration d’élite et les fonctionnaires qui la servait des éléments recherchés et courtisés dans les organisations internationales.

La prestigieuse université Cheikh anta diop et les multiples écoles nationales de formation dans tous les domaines d’activités auront contribué à cette émergence intellectuelle qui nous avait placé en la matière à la tête du continent.
Comment peut-on dès lors, après tout cela prétendre ou insinuer que d’autres ont fait mieux que nous alors que tout ce qu’ils ont fait l’avait été dans un contexte micro et macro économiques favorables totalement différent où les bailleurs de fonds et plus spécialement les institutions de breton Wood leur avaient laissé la bride au cou pendant que nous étouffions sous la pression intenable de la dévaluation monétaire de la déréglementation et de l’ajustement structurel permanent par le carcan qui les caractérisait et que nous avions malgré tout surmonter pour remettre tous les clignotants au vert.


Évidemment il n’y avait pas que cela il s’était en effet ajouté , et il faut le reconnaître pour le déplorer certains réflexes et comportements fâcheux aux antipodes des valeurs socialistes que nous nous glorifions de porter et qui ont noms , éthique humilité équité justice sociale solidarité .


Ce cocktail explosif ci dessus nous avait été fatal pas moins qu’il n’avait épargné avant nous aucune formation politique s’étant comportée comme il nous était arrivé de le faire.La perte de pouvoir a été terrible dure et destructrice. Beaucoup étaient partis. Ceux qui étaient restés par conviction dignité et devoir avaient tenu solidement la barre et voguer contre vents et marées . Et entre vents et marées ils avaient pu conduire à bon port le bateau socialiste qui s’était fait une nouvelle vie avait échappé aux intempéries déjoué les pièges et susciter à nouveau espoir et fierté. La cohabitation dans BBY pourrait être perçu de différente manière.

Sans être judicieux le choix n’était pas stupide pas donc aussi mauvais que cela . Il répondait à une préoccupation républicaine de stabilité et d’efficacité du moment. Le compagnonnage quant à lui n’a pas été à la dimension de l’engagement encore moins à la hauteur de l’espoir. A bien des égards il aura même été frustrant et décevant. Ce qui devait arriver arriva. Beaucoup d’autres partiront encore. Pour autant nous n’avons rien à nous reprocher ou à regretter et nous devons être fiers de nos choix et rester droit dans nos bottes.


Il nous faut à présent poursuivre notre chemin sans encombre libre de tout mouvement de pensées et d’actions en perspectives des prochaines échéances . Pour cela il est nécessaire d’encourager le vent de retrouvailles qui souffle si opportunément. Aucune limite ne devrait être fixée à cela . Il conviendrait même de s’investir pleinement dans cette entreprise de rassemblement sans exclusives de la famille socialiste sans tabou ni préjugés avec organisation méthode et détermination. L’on devrait aussi éviter de poser des conditions préjudicielles restrictives ou phagocytantes de quelque nature que ce soit à cette recomposition vitale , écarter toute démarche clivante et laisser le moment venu libre cours à la sagesse militante pour opérer les choix opérationnels et stratégiques les plus conciliants et les plus dynamiques pour notre parti, le Parti socialiste , dont l’acronyme est intemporel et devrait être conservé.

Le temps presse, arrêtons de jouer l’arlésienne, battons plutôt le rappel des troupes dans l’ordre et la discipline, préparons nous aux enjeux futurs et faisons des provisions pour les législatives si proches en solitaire ou dans le cadre d’une coalition que nous contrôlons à défaut de la diriger. Les sénégalais qui ont eu le temps d’expérimenter tous les systèmes sont à même et par l’exemple de faire à présent le bon choix. Les frémissements et scènes d’allégresse ressentis et exprimés ça et là à l’annonce de ses retrouvailles providentielles indiquent à n’en pas douter le regain d’intérêt et la nostalgie des sénégalais à l’égard de la gestion socialiste des affaires de la république. Cela ne dépend que de nous, le retour est fort probable.

Ousseynou Kéita
Secrétaire général de l’Union communale.