Lors du Conseil interministériel sur l’Agriculture, le gouvernement du Sénégal, sous la houlette de son Premier ministre Ousmane SONKO, a décidé d’un investissement de 120 milliards de francs CFA pour impulser une révolution agricole.
En effet, cette ambition stratégique marque une étape décisive dans la transformation structurelle du secteur en des moments de fortes incertitudes économiques et de pressions croissantes sur la sécurité alimentaire.
L’agriculture sénégalaise emploie près de 70 % de la population active rurale, mais reste caractérisée par une faible productivité, une dépendance importante aux importations, notamment de denrées de base comme le riz, et une vulnérabilité chronique aux aléas climatiques. Le choix stratégique d’injecter 130 milliards dans ce secteur crucial ouvre la voie à une reconfiguration de toute la chaîne de valeur agricole : amélioration des rendements, renforcement de la transformation locale, modernisation des outils et mécanisation des pratiques.
Mais au-delà des enjeux économiques, cette mesure porte en elle une ambition sociale forte. Elle vise à créer des emplois ruraux durables, à fixer les jeunes sur leurs territoires et à valoriser le rôle central des femmes dans la production agricole. Elle contribue également à réduire les disparités régionales en tenant compte des spécificités des différentes zones agroécologiques du pays.
Cette orientation répond aux aspirations d’une souveraineté alimentaire renforcée, dans un contexte mondial où les chaînes d’approvisionnement sont de plus en plus fragilisées par les crises géopolitiques et climatiques.
Toutefois, la réussite de cette révolution agricole dépendra de plusieurs conditions : une gouvernance rigoureuse des ressources mobilisées, la transparence dans la gestion des fonds, l’implication effective des producteurs, et une coordination étroite entre acteurs publics, privés et partenaires techniques.
L’initiative mérite donc d’être saluée, tant pour son ambition que pour sa portée transformative. Il s’agit désormais de passer des intentions à l’action, de garantir l’efficacité de la mise en œuvre et de faire de cette révolution agricole un levier réel de développement, de dignité et de résilience pour les populations sénégalaises.
Lamine SENE, MIMI 2024-Thies